Santé publique et web social

Santé publique et web social

Dans ce long billet, nous tenterons de déterminer les changements que le web social pourrait apporter à la pratique de santé publique. Tout d’abord, nous dégagerons les tendances actuelles en matière d’utilisation des médias sociaux en santé publique. Ensuite, nous essaierons de déterminer les éléments qui peuvent influencer la pratique de santé publique en lien avec le web social, que ce soient des motivations ou des freins. Enfin, nous envisagerons les perspectives de changement dans un délais d’un an, de cinq ans et de vingt ans.

Dans le domaine large qu’est la santé publique, nous pouvons faire une première distinction entre la population et les chercheurs.  Ce sont deux catégories d’acteurs bien distinctes, avec des pratiques et des objectifs bien différents. Nous faisons un bref survol de leurs tendances respectives, avant de nous pencher sur leur avenir.

Population face à la santé publique

« La santé est l’un des secteurs qui progressent le plus rapidement sur Internet » (Thoër, 2010). La population va s’informer sur le web à propos d’un problème de santé auquel elle fait face, notamment sur des sites Internet ou de forums de discussion comme Doctissimo ou Passeport Santé. La population a également tendance à s’informer sur des sujets « populaires » ou largement connus comme l’alimentation ou l’activité physique.

Par contre, elle ne cherchera pas à s’informer sur les actions de santé publique, puisqu’on risque fort de lui présente une campagne dont elle ne connait probablement pas encore l’existence et qui ne l’intéresse pas de prime abord. On veut la sensibiliser sur des problématiques qui n’en sont peut-être pas pour elle ou dont elle n’a pas conscience (ex. : vaccination, ITSS). Pour l’atteindre, il ne faut pas attendre qu’elle nous cherche, il faut aller à sa rencontre, il faut que l’information arrive à elle de manière spontanée. Et cela peut être encore plus difficile si on pense que les internautes ont tendance à rejoindre des communautés virtuelles ou lire des sources qui correspondent à leur opinion uniquement.

De plus, moins de la moitié de la population a un niveau suffisant de littératie en santé, qui est la « capacité de trouver de l’information sur la santé, de la comprendre et d’en prendre acte » (ASPC). C’est loin d’être tout un chacun qui est en mesure de comprendre les informations qui circulent sur la santé sous forme de texte par exemple. Le web social va permettre la diffusion simultanée d’un message sous différents formats, comme la vidéo ou l’illustration.

Enfin, la population est également confrontée à des informations fausses, contradictoires, non scientifiques, biaisées, contraires au message que la santé publique veut diffuser. Malheureusement, les outils du web social permettent non seulement à tout un chacun de s’exprimer, qu’ils soient experts ou non, mais ils permettent aussi à des individus partageant la même idéologie de se retrouver et de mettre en commun leurs énergies. Le groupe ainsi formé aura un impact beaucoup plus grand que ces individus pris séparément. On pense notamment aux groupes opposés à la vaccination.

Les experts de santé publique comprennent donc qu’ils doivent s’adapter à leur public cible et aux nouveaux outils qu’il utilise, et qu’ils doivent donc se retrouver sur les mêmes plateformes que lui. Les campagnes virales sont un bon moyen de l’atteindre puisque l’information circule désormais très rapidement grâce aux outils du web social.

Chercheurs en santé publique

Outre la possibilité d’avoir accès à la population pour communiquer avec elle et l’interroger sur des problématiques, les outils du web social sont également utiles dans le travail de recherche et le développement des connaissances en santé publique. Grâce à Internet, les chercheurs ont accès rapidement à une plus grande quantité de connaissances à travers le monde, que ce soient en termes d’écrits ou d’experts (Nielsen, 2008).

Dans le cadre de leur travail, les chercheurs vont donc utiliser notamment les outils collaboratifs pour s’informer, déterminer l’état de santé de la population, comprendre des problématiques et déterminer des axes d’intervention de plus en plus efficacement.

Les flux RSS et l’utilisation d’un agrégateur personnel sont devenus des moyens privilégiés pour effectuer une veille documentaire sur un sujet donné. L’agrégateur est idéal pour se tenir informé des plus récents rapports ou données, puisqu’il va fournir rapidement les nouveaux contenus des fils RSS abonnés. Le chercheur est en mesure de suivre rapidement une multitude d’organismes de santé publique à travers le monde par exemple.

L’utilisation des signets sociaux permet également de connecter des chercheurs entre eux, d’avoir accès à leur collection de signets, à l’aide d’étiquettes attribuées aux pages web dénichées sur un thème donné. Ce système n’est toutefois pas parfait, dû à sa folksonomie sous-jacente (ex. : synonymes, langage différent selon les communautés, étiquettes trop ou peu précises).

Les chercheurs peuvent utiliser les réseaux sociaux professionnels pour le transfert de connaissance ou le partage des connaissances (partout dans le monde), pour profiter des expériences des autres puisque le but de tout acteur de santé publique est l’amélioration de la santé de la population. Les communautés de pratique ont également fait leur apparition sur ces réseaux dans le but de mettre en commun les expertises. L’intelligence collective résulte des interactions entre les individus d’un groupe, elle élève la capacité intellectuelle au-delà de la somme des intelligences individuelles.

L’utilisation de différents outils du web social sous-tend le filtrage de communauté ou filtrage de réseau, un filtre par rapport à la quantité astronomique de documents présents sur Internet. « La communauté ambiante sert donc de filtre pour augmenter le ratio signal-bruit. En choisissant à qui l’on porte attention, on choisit ses filtres. » (INF6107)

« En somme, les avantages à l’utilisation des médias sociaux par les professionnels de la santé comprennent une interactivité accrue, la capacité de partager et de personnaliser l’information, un plus grand nombre de sources d’information sur la santé, un espace où les enjeux de santé peuvent être discutés et partagés avec divers publics ainsi qu’une modalité pour offrir au public un soutien social, émotionnel ou des pairs. » (Newbold, 2014)

Motivations et embuches

Alors que leurs avantages sont indéniables, « les sites de réseautage social demeurent peu utilisés dans le domaine de la santé publique » (Newbold, 2014). Des projets existent néanmoins pour inciter à les exploiter davantage, comme le Défi Médias sociaux en santé publique. Nous tenterons de voir ce qui motive et freine l’adoption des outils du web social.

Tout d’abord, les réseaux sociaux sont des moyens peu couteux et très populaires pour la diffusion de messages et l’interaction avec la population. Il est possible de rejoindre un grand nombre de personnes avec un budget presque nul, exception faite des ressources humaines. Cet avantage est également présent dans le projet de santé numérique (En meilleure santé ensemble), où l’on s’appuie sur Internet pour faire parvenir des résultats d’examens médicaux à un patient par exemple, libérant par ce fait même l’emploi du temps d’un médecin ou évitant la répétition d’examens identiques.

De plus, les médias sociaux permettent l’intégration d’une multitude de formes d’expression, donc de diffuser un message simultanément sous différents formats (texte, image et vidéo par exemple), ce qui permet d’améliorer la littératie en santé de la population.

Une des motivations à une présence sur les médias sociaux est également de prendre la place, afin de limiter l’exposition des messages faussés, provenant de sources non crédibles, qui foisonnent sur Internet aux côtés des véritables messages de santé publique.

Du côté de la recherche, la volonté de profiter des expériences des autres pays est indéniable, puisque cela permet de réduire considérablement le temps de recherche, d’éviter de perdre du temps avec des actions qui se sont démontrées moins efficaces, par exemple.

C’est pourquoi les acteurs de santé publique essaient de plus en plus de les utiliser pour promouvoir leurs actions, fournir des informations, diffuser des messages de prévention ou lancer des campagnes de sensibilisation.

Toutefois, ils sont confrontés à quelques éléments qui peuvent freiner leurs élans, particulièrement en matière de sensibilisation de la population.

Tout d’abord, l’état des finances publiques et les coupures budgétaires ont un impact sur la quantité de ressources humaines disponibles. Il y a de moins en moins de ressources pour effectuer autant de tâches, donc moins de temps attribuable à l’appropriation des nouveaux outils. Dans ce contexte, il reste également moins de temps pour l’expérimentation. Enfin, il est encore difficile de mesurer exactement l’efficacité des outils, le retour sur investissement. Cela peut donc être difficile de justifier parfois le temps qu’on veut y investir.

Aussi, les outils du web social sont des outils relativement nouveaux, sur lesquels ces acteurs n’ont pas été formés et les budgets sont généralement indisponibles pour la formation ou l’embauche de ressources spécialisées. Ces outils méritent qu’on leur offre davantage de formation, pour le gain d’efficacité qu’ils peuvent apporter. Enfin, il reste également à apprendre à développer ses capacités d’évaluation de l’information, dans ce contexte de nouvelles formes du savoir et de l’information que suscitent le web social et la multiplication des sources d’information.

Perspectives

Au même titre que les relations entre experts existaient déjà avant le web social et que le web social les a seulement facilitées, nous pensons que les acteurs continueront d’utiliser les nouveaux outils qui leur permettront d’améliorer l’état de santé de la population. La santé publique ne sera probablement jamais à l’avant-garde en termes d’utilisation de nouvelles technologies, toutefois le web social et son évolution future sont de bonnes opportunités pour faciliter la recherche ainsi que la prévention en santé publique. Nous croyons donc qu’il y aura une continuité, sans provoquer de transformation majeure dans la pratique.

Concrètement, que peut-on envisager dans les prochaines années?

1 an

Dans la prochaine année, nous pensons que l’évolution vers les médias sociaux pour la recherche ou la diffusion va être progressive, sans suivre une évolution spectaculaire. Il y aura davantage de messages en format multimédia et de recours aux outils de collaboration notamment.

5 ans

Une période de 5 ans n’est pas grand-chose par rapport à une carrière de chercheur. Nous n’entrevoyons toujours pas de changement majeur, puisque les professionnels formés plus récemment ne seront pas encore majoritaires sur le marché du travail. Toutefois, nous pouvons entrevoir que les médias sociaux seront pratique courante en matière de communication en santé publique, que ce soit pour les chercheurs entre eux ou envers la population.

La santé numérique prendra son envol, avec la diffusion rapide par Internet des résultats des examens médicaux par exemple, mais surtout la possibilité d’interagir avec le patient, d’offrir des conseils personnalisés à distance.

En règle générale sur Internet, l’attention sera portée davantage sur la crédibilité et la fiabilité des informations. Ainsi, l’évaluation des informations prendra davantage de place de part et d’autres, tout comme « la société de l’information induirait une augmentation de l’importance que l’on doit apporter à la « réputation » des informations » (INF 6107), compte tenu de la grande quantité d’informations disponibles sur la santé.

La population devra se fier non seulement sur des sources crédibles, mais aussi des relais au sein de son réseau, qui serviront de filtre par rapport au lot d’informations disponibles. De leur côté, les professionnels auront comme objectif de se démarquer et de faire ressortir du lot leurs contenus et de miser sur ces relais, ces influenceurs, afin de faire ressortir leurs messages.

20 ans

Quel avenir pour le web social dans 20 ans? Qu’en sera-t-il du web 3.0, l’Internet des objets et web sémantique? Peut-être en serons-nous au 4.0 ou au 5.0?

Les nouveaux chercheurs seront majoritaires sur le marché du travail. Ils auront étudié avec cette nouvelle forme de savoir qu’est l’évaluation de l’information plutôt que l’acquisition de connaissances. Leurs habiletés vont changer et ils auront intégré les outils numériques dans leur pratique courante.

À moins que ces chercheurs ne soient remplacés par des ordinateurs intelligents, qui se chargeront eux-mêmes de la propagation d’information de prévention selon les profils des gens…  On peut penser, selon le modèle connexionniste, que le professionnel de la santé ne sera plus nécessaire dans le projet de santé numérique. L’ordinateur pourra apprendre des différentes situations et répondre au patient selon une multitude de facteurs qu’il aura intégrés. L’ordinateur diffusera de manière automatique des messages de prévention sur les différents médias à différents publics.

Enfin, pour départager les « bonnes informations », le filtrage collaboratif prendra de l’importance. Il ne sera plus question de quelques relais ou influenceurs, mais d’une grande quantité d’internautes prêts à juger, hiérarchiser les informations, afin de faire émerger la pointe la plus riche de pertinence.

Conclusion

Une chose nous semble certaine, les domaines liés au gouvernement, telle que la santé publique, ne seront pas les précurseurs en matière d’utilisation de nouvelles technologies. Simplement qu’ils n’ont pas les moyens financiers de se lancer dans de nouvelles pratiques, dont les résultats ne seront pas démontrés et donc au risque de perdre de l’argent. Ils n’ont pas besoin de tenter d’obtenir une avance sur un concurrent donc de risquer des actions qui ne rapporteront pas. Ce domaine suivra la mode des communications et des recherches, mais ne sera surement pas le précurseur. Par contre, ils auront tout intérêt à suivre la tendance, pour continuer d’interpeler la population là où elle se trouve, là où elle a ses habitudes de consommation médiatique.

Pour le moment, nous pensons que les outils du web social commencent à être bien intégrés dans les pratiques de recherche en santé publique et qu’ils le sont de plus en plus en matière de diffusion de messages-clés envers la population.

Dans l’avenir, les outils devraient se déplacer selon l’évolution, vers l’utilisation de l’intelligence de la machine ou de l’intelligence collective, comme remède au manque de ressources attribuées à la santé publique.

Références

Le paradoxe du web participatif

Alors que les internautes ont aujourd’hui tous les outils à leur disposition pour participer, seulement 1 % d’entre eux seront des créateurs de contenus, 9 % contribueront à l’occasion et les 90 % restant ne feront que regarder1. Doit-on vraiment parler de web participatif?

Car selon ces chiffres, on peut dire que la culture numérique dominante est une culture de passivité, où les internautes ne font que regarder (on les appelle d’ailleurs les lurkers en anglais, terme ayant un petit côté péjoratif puisqu’il insinue la notion de se cacher). Les internautes partageant la culture de participation sont donc minoritaires. Paradoxalement, c’est cette minorité qui constitue le groupe influent sur Internet, puisque c’est lui qui en crée le contenu.

Qu’est-ce qui pourrait freiner la participation et créer un fossé entre ces deux groupes?

Pour participer, il faut avoir du temps, la volonté de partager quelque chose ainsi qu’une bonne connaissance des outils… et de la culture de participation.

Quand on intègre un groupe, il faut en connaître les règles de conduite et les références pour participer à ses activités. La même chose se produit lorsqu’on veut rejoindre le groupe des participants sur Internet. Il faut connaître les valeurs et règles de conduite implicites partagées par les contributeurs et créateurs de contenus. C’est peut-être cet aspect qui est le plus difficile à maîtriser lorsque quand vient le temps de se lancer dans la participation, puisque l’on veut généralement éviter tout faux pas.

Enfin, en introduction, nous avions évoqué la règle 90-9-11. Au Québec, selon le CEFRIO, le pourcentage d’internautes qui créent du contenu serait de 38 %, dont 5 % qui le font au moins une fois par jour2.

Nous pensons qu’il peut y avoir de grandes différentes dans l’interprétation que l’on fait de la notion de participation et de création de contenus. S’agit-il de contenus publics, sur des sites web et des blogues ouverts? Ou tient-on compte également de la participation privée ou semi-privée? Est-ce que la fréquence est prise en compte? Il y aurait lieu de vérifier plus en détails la manière de comptabiliser ces statistiques afin de dresser un meilleur portrait du web participatif.

À lire sur le sujet :

  1. The 90-9-1 Rule for Participation Inequality in Social Media and Online Communities (en anglais)
  2. Les médias sociaux, au coeur du quotidien des Québécois
  3. La participation en ligne, révélateur d’une évolution des pratiques politiques ?
  4. Pourquoi le web participatif ne fait-il pas participer?
  5. 1% rule (Internet culture) (en anglais)

Topo sur le financement participatif

Le financement participatif ou crowdfunding a pris de l’ampleur grâce à l’émergence des plateformes sociales du web 2.0. Son principe est simple, un individu ou une petite entreprise soumet un projet et récolte une petite somme d’argent d’un grand nombre de personnes sur une plateforme web spécialement dédiée à cet effet.

Plateformes de financement participatif

Il existe actuellement plus de 1250 plateformes de financement différentes sur le web1. Elles ont chacune leurs propres règles de fonctionnement et leurs spécialités.

Certaines sont dites généralistes et vont couvrir tous les projets et domaines, tandis que d’autres se spécialisent dans un domaine particulier (cinéma, littérature,…) ou un type de  projet (levée de fonds, fabrication d’un produit,…).

Chaque plateforme va déterminer également sa propre manière de récolter les fonds, et de les restituer… (selon que l’objectif soit atteint ou non). Certaines n’accepteront qu’une seule forme de financement, alors que d’autres vont offrir quelques alternatives.

Formes de financement participatif

On peut regrouper ces formes de financement en trois grandes catégories, comprenant chacune des sous-catégories :

Les dons

  • don simple, comme à une œuvre de charité ou une levée de fonds
  • don avec contrepartie, comme une mention de reconnaissance, une invitation, un objet de moindre valeur,…

Les prêts

  • prêt avec remboursement traditionnel du prêt, avec des intérêts.
  • prêt avec remboursement conditionnel, si le projet génère du revenu ou du profit.
  • prêt consistant en une prévente, le produit fini correspondant à la valeur du don est remis aux participants.

Les investissements

  • financement participatif au capital (equity crowdfunding), achat d’actions de l’entreprise.
  • investissement collectif, aussi appelé production communautaire, partage des  profits ou des revenus.

Avantages et inconvénients

Ces plateformes permettent un accès facile à un très grand nombre de contributeurs potentiels, le tout sans intermédiaire, si ce n’est la plateforme elle-même. Cela profite surtout aux petites entreprises et aux petits projets qui ne sont pas en mesure d’aller chercher l’intérêt d’un investisseur ou le prêt d’une banque.

Toutefois, la plateforme conserve généralement une partie des montants d’argent perçus (frais fixe ou mensuel, commission ou encore frais de service sur les paiements).

Les taux de réussite sont mitigés et semblent se situer autour de 50 %1. Ce ne sont pas toutes les plateformes qui garantissent le remboursement aux donateurs si le projet n’aboutit pas et certaines formes de financement ne sont pas encadrées par l’Autorité des marchés financiers. Il est donc conseillé de vérifier les règles de chaque plateforme avant d’investir dans un projet.

Pour en savoir plus

  1. Financement participatif dans un contexte canadien, Fonds des médias du Canada
  2. Financement participatif, Wikipédia
  3. Financement participatif en capital : l’émergence d’une nouvelle pratique web au Québec, CEFRIO
  4. Guide de financement participatif des entreprises en démarrage pour les investisseurs, Autorité des marchés financiers

L’entreprise sur les médias sociaux

Le web 2.0, c’est aussi l’émergence du web participatif, où chacun peut faire ce qu’il veut sur le web. N’importe qui peut devenir producteur de contenu (ou de plateforme) et les messages ne sont plus contrôlés par de grandes institutions. C’est donc tout un changement auquel doivent faire face les entreprises, qui perdent ainsi une partie de la main-mise sur leurs relations publiques.

L’entreprise est sur le web, que ce soit son initiative ou non.

Voilà sa nouvelle réalité. Alors qu’une bonne stratégie de publication de contenus pourrait aider l’entreprise à développer ses affaires, il est inutile de se concentrer uniquement là-dessus.

Toute entreprise devrait d’abord respecter les thèses du Manifeste des évidences.

L’entreprise doit s’adapter au web participatif, restructurer sa mise en marché et ses relations publiques. Les consommateurs parlent, non plus uniquement à leurs proches, mais au web au complet. Elle doit les écouter, mais surtout s’adapter à ce qu’ils disent. Ont-ils de nouveaux besoins? Veulent-ils un nouveau produit?

Le défi de l’entreprise en cette ère des médias sociaux et du web participatif est l’adaptation, non seulement aux demandes de ses clients, mais à leur désir de participation. L’innovation (toujours plus rapide que son concurrent) doit faire partie intégrante de son plan stratégique et cette innovation peut désormais être guidée par ses clients eux-mêmes.

Le hacker n’est pas méchant

Contrairement à la croyance populaire, le vrai hacker n’est pas un vilain du web. Le terme hacker désigne en réalité un passionné informatique ou un type d’expert qui analyse et modifie des systèmes informatiques afin d’en tirer leur plein potentiel. Le hacker peut ainsi développer et améliorer des logiciels ou bricoler du matériel informatique.

Les hackers forment une communauté. Ils partagent des valeurs communes et répondent à un certain code de conduite, à un code d’éthique (hacker ethic).

Le code d’éthique des hackers prône avant tout la liberté de l’information. Toute information doit être accessible facilement et gratuitement. Cela inclut l’accessibilité aux ordinateurs et autres outils qui permettent d’en savoir plus sur le monde qui nous entoure. L’ouverture de ces outils permet également de les modifier afin de les améliorer et d’améliorer la qualité de vie.

L’amélioration de la qualité de vie grâce aux ordinateurs est un aspect important du code d’éthique des hackers. Il n’y a pas de limites au potentiel des outils informatiques, tout ce à quoi on peut penser pourra être fait et l’ordinateur peut faire tout ce qu’on lui demande.

Les hackers prônent également la décentralisation et ils n’obéissent pas à une autorité ou à des règles de hiérarchies. Ils se jugent et se respectent selon les compétences qu’ils démontrent, la qualité de leur travail, pas selon leurs diplômes ou leur âge. De plus, l’autorité, les hiérarchies ou la bureaucratie ne pourraient qu’entraver leurs efforts vers une information qui circule librement.

Enfin, ce code d’éthique affirme qu’on peut créer de l’art et de la beauté avec un ordinateur. Non seulement les outils informatiques permettent la création artistique, mais les hackers retrouvent aussi la beauté dans la manière d’organiser un logiciel ou du code de programmation, dans les interfaces bien organisées, les outils qui permettent d’effectuer des tâches complexes de la manière la plus simple possible.

Ces valeurs sont un peu différentes de ce qu’on connait habituellement du domaine informatique, où les compagnies veulent faire du profit, conservent secrets leurs méthodes de fabrication ou code source de leurs logiciels, font payer pour accéder à de l’information, etc.

Pour revenir aux hackers malveillants, le terme qui doit être utilisé pour parler d’eux est plutôt cracker ou pirate informatique. Le pirate informatique peut s’infiltrer dans des programmes ou prendre le contrôle de systèmes informatiques  dans un but néfaste. Le hacker va plutôt déceler les failles dans un système dans le but de le rendre plus sécuritaire.

Les termes proposés en français pour remplacer hacker sont fouineur et bidouilleur, mais ils restent très peu utilisés, comme s’ils n’étaient pas assez distinctifs par rapport au domaine informatique.

Ce billet veut expliquer le code d’éthique des hackers en nos propres mots et constitue une réplique au billet « L’éthique du hacker » de notre collègue Alexandre Berger.

Pour plus d’informations : 

Si c’est gratuit, vous êtes le produit

C’est une phrase devenue populaire avec l’avènement du web 2.0 et de Facebook en particulier. En effet, pourquoi Facebook vous offrirait-t-il un service de manière gratuite?

Nos données personnelles sont disponibles à souhait sur les réseaux sociaux et les entreprises en profitent. Elles ont maintenant accès à une base de données complète sur leurs consommateurs potentiels, contenant non seulement leurs données démographiques, mais surtout leurs intérêts, recherches, achats en ligne,… De quoi les connaitre parfaitement et leur présenter des publicités plus ciblées que jamais.

L’agence de communication Adesias l’explique mieux que quiconque dans le vidéo ludique qui suit.

Alors maintenant nous pouvons répondre à la question comment Facebook peut-il être rentable en offrant un service gratuit? C’est grâce à vous, à nous, à nos données personnelles et à tous les contenus que nous lui laissons…

L’article « Quand vous ne voyez pas le service, c’est que vous êtes le produit ! » nous explique plus précisément la valorisation de Facebook.

Pour un tour sur la question des données en ligne et du marketing, nous vous invitons également à lire le billet de Caroline B. Courcy « Si c’est gratuit, c’est vous qui êtes le produit ! ».

Mousser un produit à l’aide des médias sociaux

Puisqu’il est très facile de créer des comptes sur les médias sociaux, il est tentant de promouvoir ses propres produits de manière anonyme. Quelques marques se sont lancées dans cette aventure, ce qui laisse beaucoup de monde perplexe. À faire ou ne pas faire?

Pour les défenseurs de cette stratégie, il existe déjà une multitude de « faux comptes » sur les médias sociaux, alors pourquoi ne pas profiter du système, puisqu’il le permet. La tentation est d’autant plus grande que ces médias sociaux sont populaires et que l’information peut se propager très vite. Ce n’est pas illégal.

Est-ce pour autant éthique? On trompe les consommateurs et on les utilise à leur insu dans une démarche publicitaire. Bien sûr que si l’entreprise avait agi en son propre nom, elle aurait eu beaucoup moins d’adeptes. C’est bien ce qu’on reproche à ce genre de stratégie.

Une relation d’affaires qui commence avec une tromperie,peut-être que ça ne nuira pas à l’atteinte des objectifs de vente au final, mais ça laisse un goût amer au consommateur qui s’est fait prendre.

Au Québec, il y a eu l’affaire Bixi, avec son faux blogue et les faux comptes Facebook de cyclistes. L’article Patrick Lagacé (Bixi, blogue et bullshit) illustre bien la frustration que cela engendre et décrit l’étendue de cette pratique, appelée notamment Astroturfing aux États-Unis.

Ça n’empêche visiblement pas les agences de marketing de continuer. En 2014, il y a eu la page Facebook « Pour la Danette au Québec », créée nous a-t-on dit par deux Français expatriés, alors qu’elle servait à mousser la demande pour l’arrivée d’un produit déjà prévue. On peut prendre connaissance de la campagne Danette et constater ici aussi la frustration du client dupé dans le commentaire.

Est-ce une stratégie que vous adopteriez?
Connaissez-vous d’autres cas qui se sont déroulés au Québec?

Améliorer les partages et le référencement d’un blogue WordPress

Dans notre billet Comment faire remarquer votre site ou votre blogue, nous avons vu qu’il fallait que l’aperçu généré par les médias sociaux soit attrayant lors des partages. Voici l’extension WordPress Yoast SEO, qui permet d’améliorer l’apparence de l’aperçu de vos billets WordPress sur les médias sociaux, mais aussi d’optimiser votre blogue pour les moteurs de recherche.

Après l’avoir installé, suivez le guide complet et détaillé Yoast SEO développé par WP Marmite.

Facebook n’est plus un réseau social

Un site de réseau social est un type de média social qui vise à mettre en relation des individus.

C’est un « un service basé sur le web qui permet aux individus (1) de construire un profil public ou semi-public dans un système limité, (2) d’articuler une liste d’utilisateurs auxquels ils sont reliés, (3) de voir et de naviguer à travers leurs propres relations et celles faites par les autres utilisateurs »1.

Facebook est maintenant bien plus que cela. Il dépasse aujourd’hui largement la simple mise en relation d’individus.

« Facebook n’est plus un réseau social, c’est devenu une plateforme sociale très sophistiquée au sein de laquelle il est possible de faire un très grand nombre de choses (discussion, publication, partage, jeu, réseautage…)»2.

Une plateforme sociale regroupe une multitude de services, de sorte que l’utilisateur passe par elle pour toute activité sociale qu’il veut entreprendre.

Facebook en est l’exemple parfait, avec ses options de mise en réseau, mais aussi de partage de photos, vidéos, d’articles provenant de sites extérieurs et de toutes ses applications développées autour.

Références

  1. danah boyd et Nicole Ellison, Social Network Sites: Definition, History, and Scholarship (traduction libre)
  2. Frédéric Cavazza, Description des différents types de médias sociaux

Réseaux sociaux ou médias sociaux?

Ces deux termes étant fréquemment interchangés, nous avons investigué la question afin de fournir une réponse claire et concise.

  • Les médias sociaux sont constitués de tous les services passant par Internet qui permettent l’interaction et l’échange d’information.
  • Les réseaux sociaux ne forment qu’une partie des médias sociaux.
  • Les réseaux sociaux sont des médias sociaux destinés à la mise en relation d’individus.

Cette réponse vous convient-elle? Quelles seraient vos définitions des termes médias sociaux et réseaux sociaux?

Pour en savoir plus :